DOSSIER DE SOUTIEN A l’ASSOCIATION  ” STOP EOLIENNES SCEAUX”

Monsieur le Commissaire Enquêteur, 

Etant à l’initiative du parc éolien Energie du Gâtinais actuellement en opération sur le territoire de Sceaux-du-Gâtinais, nous nous inquiétons de ce nouveau projet éolien et de sa localisation très proche de des habitations du SUD-OUEST de la Seine & Marne

J’interviens dans cette enquête publique en tant que Président de l’Association de Défense de L’Environnement du Sud Ouest de Seine & Marne (ADESO77).

  • Plusieurs communes voisines de Sceaux, concernées par le périmètre de l’enquête publique, sont dans le Sud 77, notamment Beaumont du Gâtinais, Gironville, Arville, Mondreville et Château-Landon ;
  • Ces communes, qui accueillent déjà pour certaines des parcs éoliens, seront impactées par la densification et la saturation que décrit la MRAe du Loiret dans son avis 2022-3874 du 28 oct. 2022 (dernier paragraphe page 7) ;
  • Notre démarche est cohérente avec les statuts de notre association et son objet qui de :

1. Défendre l’environnement et protéger les espaces naturels, le patrimoine bâti, la qualité́ des paysages, de la faune, des sites et du patrimoine des habitants des communes d’Aufferville, Bougligny, Châtenoy, Chevrainvilliers, Faÿ-lès-Nemours, Ormesson, menacés notamment par l’implantation d’éoliennes et des équipements qui leur sont liés dans un rayon de 10 km de chaque habitation concernée de chaque village listé ci-dessus.

2. Défendre le cadre de vie, l’environnement, la propriété, la tranquillité, la santé et la sécurité des habitants du territoire cité ci-dessus, contre tous actes et décisions intervenant en matière administrative, urbanistique, environnementale et immobilière qui apporteraient une nuisance à la qualité de vie des habitants.

3. Sensibiliser l’opinion publique aux problèmes d’environnement par toutes campagnes d’information et d’action, et de former ses membres à la connaissance du patrimoine, des espèces animales et végétales et de l’environnement dans la zone définie au premier point.

4. Défendre l’identité culturelle des paysages et du patrimoine, ainsi que les intérêts naturels, économiques, historiques et sociaux.

5. Lutter, notamment par toutes actions en Justice, contre tous projets ou installations notamment les parcs éoliens et les unités de méthanisation dans la zone définie au premier point, qui sont incompatibles avec les sites remarquables, paysages, monuments, équilibres biologiques, espèces animales et végétales, et avec la santé et la sécurité des habitants ainsi qu’avec la sécurité et la salubrité publiques. L’association se réfère notamment à cet égard à la Convention Européenne des Paysages.

6. Soutenir et porter les actions de groupes ou collectifs ayant les mêmes buts que l’association dont le Collectif Anti-Eolien du Sud-Ouest Seine et Marne (CAESO77).

7. Prémunir la dégradation des ressources naturelles.

8. Défendre l’application des lois et règlementations territoriales en vigueur.

9. Favoriser le développement de projets utiles à la vie de l’Homme et respectueux des sites naturels et répertoriés.

10. Plébisciter les technologies d’économie d’énergie efficaces et vraiment écologiques.

L’association ADE-SO77, afin de répondre aux inquiétudes de ses adhérents et des habitants du Sud 77, est ici légitime pour porter un avis argumenté à la commission d’enquête pour le parc Elicio-les-Ormeaux de Sceaux-du-Gâtinais.

Sur la localisation de ce parc dans le Loiret :

  • L’Atlas des paysages du Loiret du Conseil Départemental du Loiret, qui fait référence en matière de description et perception des paysages, indique dans son « Document général » page 48 que :
    • « Ces ensembles paysagers ont la particularité́ d’appartenir à un territoire paysager plus vaste.
    • Ils constituent seulement une partie de ce territoire paysagèrement continu.
    • La limite administrative du département a artificiellement interrompu cette continuité.
    • La valorisation du paysage de ces ensembles paysagers doit donc être envisagée par rapport à l’ensemble du territoire paysager concerné et donc être partagée avec les départements voisins ».
  • Dans son arrêté du 2 avril 2021 n°2021-03/DCSE/BPE/EOL refusant le parc éolien Bois-de-l’Avenir d’Innergex sur Beaumont-du-Gâtinais, le Préfet de Seine-et-Marne indique en fin de la page 3 l’avis réservé du Conseil Départemental du Loiret en date du 5 nov. 2020 qui souligne que : « les Loirétains sont de plus en plus impactés par l’implantation de parcs éoliens, ce qui engendre la dégradation des paysages du département » et que « ce futur parc éolien aurait une incidence visuelle pour les habitants des communes du Loiret ». Nul doute que la réciproque est vraie !

La localisation dans le Loiret du parc sur lequel l’association ADE porte ici un avis ne représente pas un obstacle technique ou juridique. Les continuités paysagères et l’usage récent de ce procédé par le Conseil Départemental du Loiret auprès du Préfet de Seine-et-Marne lors de l’instruction du parc Bois-de-l’Avenir de Beaumont en témoignent.

Sur l’étude d’impact concernant le 77 :

  • L’étude paysagère présentée dans le « Document annexe 3 – Volet paysager » indique :
    • Page 44, un impact sur le patrimoine, notamment sur les Eglises classées de Mondreville (sensibilité forte) et d’Arville (modérée) ;
    • Page 49, que le paysage ouvert « augmente » les sensibilités vis-à-vis des villages d’Arville, Gironville et Mondreville ;
    • Page 97 : des « risques de saturation » depuis Beaumont, Villeneuve, Mondreville, Pilvernier,
  • Les carnets de photomontages montrent les éléments suivants :
    • Page 114 (doc 1) : sur Villeneuve, une présence imposante de E1+E2+E3 ;
    • Page 118 (doc 1) : sur Pilvernier, une densification du motif éolien ;
    • Page 122 (doc 1) : une vue depuis le centre-bourg de Mondreville qui ne permet pas d’identifier la réalité de l’impact (où sont les vues depuis les entrées et sorties Sud et Ouest ?) ;
    • Page 126 (doc 2) : une vue depuis l’entrée Est de Mondreville (même réflexion que ci-dessus),
    • Page 154 (doc 3) : une vue depuis le centre-bourg de Beaumont (et pourquoi pas depuis l’intérieur de l’église !) ;
    • Page 162 (doc 4) : une vue depuis la D403 au niveau d’Arville, avec la densification perceptible du motif éolien ;
    • Page 166 (doc 4) : vue depuis la D7/D118 depuis Maisoncelles vers Mondreville (idem que pour les pages 122 et 126) ;
    • Page 218 (doc 7) : vue depuis la sortie Ouest de Château-Landon, un choix de point de vue bien sans aucune chance de trouver un impact ;
    • Page 286 (doc 11) : vue depuis « La Vallée du Fusain » au pied de Château-Landon, pas de chance non plus.

Le traitement par le promoteur du volet paysager et patrimonial est clairement incomplet et ne permet pas d’appréhender correctement l’impact du parc sur le cadre de vie des habitants du Sud-77 et du patrimoine historique et architectural du territoire.

En effet, plusieurs vues auraient dû figurer dans le carnet de photomontages, notamment :

  • Depuis la sortie Sud de Mondreville qui aurait montré une présence forte et une densification du motif éolien ;
  • Idem depuis la sortie Ouest ;
  • Depuis l’entrée de Mondreville Nord-Est par la route de Trémainville qui aurait montré l’encadrement du clocher de l’Eglise classée par les éoliennes ;
  • Depuis la route de Château-Landon qui aurait montré à de nombreux endroits la co-visibilité des parcs depuis la sortie de Chateau-Landon jusqu’à l’entrée de Mondreville ;
  • Etc…

L’absence de ces éléments peut être qualifié de « légèreté » vis avis des communes du Sud77 et de leurs habitants, car c’est au pétionnaire qu’incombe la charge de prouver l’absence d’impacts avec une démarche concertée et sincère.

Sur l’avis de la MRAe Centre Val-de-Loire n°2022-3874 du 28 oct. 2022 qui souligne :

  • Qu’un « effet de renforcement de la saturation » visuelle (page 7) ;
  • Villeneuve et Le Perray sont cités (page 8) pour le constat de la « prégnance » et de l’effet « d’écrasement » qui résultent de la densification et de la hauteur des éoliennes (180m) ;
  • Que « 30 monuments historiques sont situés dans l’ère d’étude rapprochée » (page 6) ; plusieurs sont en Seine-et-Marne ;
  • Que le pétitionnaire a cherché à « minorer » ces effets (page 7) et que « la prise en compte de ces incidences dans l’étude d’impact est insuffisante » (page 8 ;
  • Que « la variante retenue a des incidences paysagères notables » et que ce choix « n’apparaît pas issu d’une véritable analyse des alternatives à l’aménagement proposé » (page 10).

Il est bien visible que la MRAe Centre Val-de-Loire a perçu les insuffisances de l’étude d’impact, y compris pour la prise en compte du Sud Seine-et-Marne. Son avis est révélateur des insuffisances de l’approche d’Elicio dont les habitants et communes du Sud Seine-et-Marne ne doivent pas être les victimes !

C’est pourquoi nous demandons à la Commission d’enquête de formuler un avis défavorable à l’installation de ce parc qui impacte négativement notre environnement, notre cadre de vie, nos monuments historiques, l’attractivité touristique de sites majeurs comme Château-Landon ainsi que l’attractivité résidentielle qui en découle.

Pour l’association ADESO77, son président Michel COUTURIER

president@adeso77.fr

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